Création EURL ou SARL

Le statut d’auto-entrepreneur a un succès incontestable. Ce succès est justifié. Cependant, ce statut fiscal a perdu peu à peu de son intérêt, et la société unipersonnelle conserve des avantages éventuels en matière fiscale. De la même façon, la SARL reste la solution la plus appropriée pour travailler à plusieurs sur une même activité.

Attention à l’auto-entreprise

Créer une auto-entreprise prend cinq minutes. Mais il s’agit toujours de créer une entreprise individuelle, engageant l’intégralité de son patrimoine personnel. D’ailleurs, en cas de dépassement du chiffre d’affaires maximum autorisé, l’auto-entrepreneur cotise alors comme les autres indépendants.

Mais surtout, le taux de cotisations des auto-entrepreneurs ne cesse d’augmenter. Plus de 25% de cotisations pour les professions libérales en 2015, or ce taux ne s’applique pas sur le résultat dégagé comme pour les autres entreprises, mais sur le chiffre d’affaires. En d’autres termes, si l’on perd de l’argent en raison d’investissements massifs, on continue de cotiser comme si ces investissements n’existaient pas. En effet, les charges ne sont pas déductibles, seul est retenu le chiffre d’affaires, pour le calcul des cotisations et de l’impôt sur le revenu.

Il est donc conseillé de bien maîtriser les données financières de son entreprise pour ne pas se tromper d’option. Or le régime de l’auto-entreprise n’oblige pas à un véritable suivi comptable. Ainsi, nombreux sont ceux qui, sans le savoir, paient plus de cotisations avec ce régime simplifié qu’ils n’en paieraient en créant une EURL ou une SARL.

EURL à l’IS

Une solution bien différente est la création d’une EURL, en particulier lorsque cette société opte pour l’IS, l’impôt sur les sociétés. Dans ce cas en effet, les charges deviennent déductibles évidemment, mais surtout le gérant de la société n’est pas obligé de se rémunérer. Or, en l’absence de revenus, il ne paie pas d’impôt. C’est un avantage pour développer une activité secondaire, mais aussi lors du lancement de son activité par un chercheur d’emploi. Celui-ci, qui perçoit toujours des allocations chômage durant quelques mois alors même qu’il est devenu chef d’entreprise, peut toucher l’intégralité de ses ARE s’il ne perçoit aucune rémunération. Cette solution est possible dans le cas de la création d’une EURL, et impossible pour un auto-entrepreneur.

SARL

La SARL présente les mêmes avantages que l’EURL, mais permet en plus de compter plusieurs associés. Ainsi, on peut jouer sur la répartition du capital entre ces associés, et permettre par exemple de choisir son statut social : statut de salarié pour le gérant minoritaire, statut d’indépendant pour le gérant majoritaire. D’ailleurs, un indépendant peut même choisir d’être non gérant de sa propre société, de désigner un gérant majoritaire qui partagera ses intérêts (un parent par exemple, un ami), et, en tant que minoritaire et non gérant, devenir salarié de sa propre entreprise. En cas de liquidation, il sera donc assuré de percevoir des allocations chômage…